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histoire du Plateau Mont-Royal
2 décembre 2007

Drame rue Mentana

Le 14 septembre 1945, à l'heure du midi, à quelques jours de la signature de l'armistice de la deuxième grande guerre, un drame se prépare sur la rue Mentana, tout juste au sud de Mont-Royal.  C'est la fin de l'heure du dîner et les écoliers retournent à l'école.  À cette époque, les enfants retournent à la maison pour dîner; il n'y a pas encore de service de garde à l'école et le mode de vie n'oblige pas encore les mères de famille à aller travailler.  Comme disait le curé : ..«la place de la femme est à la maison».

J'ouvre ici une parenthèse pour rappeler qu'il s'agit d'un blog historique (donc ancien!); qui fait état des choses comme elles se passaient dans le temps et qui n'engage pas la responsabilité contemporaine de son auteur.  À cette époque, l'homme est le pourvoyeur de la famille (même si parfois il s'accroche les pieds à la taverne) et la femme est la reine du foyer, celle qui fait «runner» la business; dans le fond, c'est elle la vraie boss.

Donc, le climat et le mode de vie familial étant campé; retournons à nos jeunes écoliers qui retournent vers leurs classes après le dîner.  Il est près d'une heure de l'après-midi lorsqu'un employé d'une quincaillerie de la rue Mont-Royal est affairé dans l'entrepôt situé sur Mentana.  À partir d'un réservoir de 50 gallons de naphta (dans ce temps là, les litres n'existent pas encore), il emplit un plus petit bidon pour la vente au détail.  La manipulation de ce combustible étant hautement dangereuse,  il suffit d'une simple étincelle pour allumer un incendie.  Ce qui devait arriver ...arriva!

drame_mentana

Copie   d'une manchette du journal laPatrie; provenant de la collection numérique d la BANQ.  Cliquez sur la photo pour l'agrandir.

L'employé quitte la scène pour aller prévenir les pompiers.  Peu de temps après, les premières voitures provenant de la caserne 16 (rachel et Christophe-Colomb) arrivent sur les lieux.  On utilise le camion pompe et non les échelles, puisque le feu est au sous-sol de l'édifice.  Le feu ne semble pas dramatique pour le moment car il y a peu de flammes et de fumée.  Ne redoutant pas le danger, lorsque les premiers sapeurs se présentent à l'entrée de la porte du sous-sol, le baril de Naphta explose et propulse littéralement une immense boule de feu par l'ouverture; fauchant au passage les malheureux pompiers.  Les journaux parlent «d'apocalypse» et de «mer de feu».  Toujours est-il que cette «boule de feu» est allée souffler la façade des maisons de l'autre côté de la rue, y allumant différents foyers d'incendies.

Toutefois, le véritable drame ne réside pas dans ces flammes déchaînées, mais plutôt dans l'amas de victimes jonchant le sol après l'explosion.  On parle de cinquante et une victimes.  Malheureusement, de ce nombre, on retrouve une majorité d'enfants qui s'étaient arrêtés sur le chemin de l'école pour regarder travailler les pompiers sur ce petit feu (avant l'explosion du baril).  Il s'agit bien sûr d'enfants du voisinage; rue Mentana, rue Boyer, etc.

L'explosion fera finalement 10 victimes, dont 7 enfants.  Deux familles perdront même trois de leurs membres.  Une multitude d'autres porteront toute leur vie, sur leurs corps, les marques de ce drame.  Jeune enfant, une voisine d'à peine dix ans plus agée que moi, avait à la figure les traces de ce qui avait du être d'atroces brûlures, souvenirs de ce jour fatidique.

                  

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Commentaires
S
Ma mère a été brulé ce jour là. Elle a eu 10 ans le 16 septembre 1945 à l'hôpital Notre-Dame. Elle a survécu bien entendu...Elle est toujours vivante et marquée par l'événement. Nous en parlions hier soir. Nous avons dans un srcap book, toutes les découpures de journaux de l'époque. La Patrie, Le Petit journal, etc. Tout ça pour prouver que le naphta était bon...Horreur!
L
Je n'oublierai jamais cette explosion j,avais 11 ans je m,en allait à l'école des pères St - sacrément en passant devant Lacroix et léger mdr,Roy le proprio sortait de la quincaillerie sans dire un mots a personnes j'ai été brûlé visage mains jambes un ans hospitaliser.........
L
J,ai 82 ans je me rappelle de cette explosion comme si c'était hier j,avais 11 ans mon amie Jacqueline parent que je tenais la main était dans un passage de cour alors le courant d,air la tuer instantanément j'ai été brûlé jambes figures et mains je fut hospitaliser pratiquement 1 ans.
P
Je demeurais au 1039 de la rue Marie-Anne. Retournant à `l'école Louis-Hippolyte-Lafontaine, l'explosion a eu lieu au moment même où j`arrivais à l'intersection de Mentana et Marie-Anne. J`ai vu une énorme boule feu qui englogait complètement les deux côtés de la rue Mentana et qui s`élevait sur une hauteur de plus de deux étages. Dès lors, ma mémoire a figé et je n'ai aucun souvenir des moments qui ont suivi; ai-je continué vers l'école, suis-je retourné vers la maison, rien, aucun souvenir !
V
Bonsoir,<br /> Je me rapelle de cette tragedie parce que je retournais à l'école pour l'après midi.<br /> Je demeurais au 4344 rue Delaroche au coin de la rue Marie Anne, pour me rendre à l'école Lafontaine situé sur la rue Berri entre Marie Anne et Rachel,je partait à pied de mon domicile et prenait la rue Marie Anne vers l'ouest jusqua la rue Berri ensuite la rue Berri jusqua l'école.<br /> Lorsque le bruit de l'explosion s'est fait entendre j'étais a la hauteur de la rue Boyer,alors j'ai couru pour voir ou c'était et j'ai vu avec horreur tous ces blessés par terre sur la rue et sur le trottoir et le désarrois des pompiers et des secouristes arriver sur les lieux.<br /> Cet évènement est resté graver dans ma mémoire pour le restant de mes jours,à l'époque j'avais 12 ans aujourd'hui je suis agé de 74 ans <br /> Le lendemain je regardais les photos et les noms des victimes dans les vitrines du journal Montréal-Matin qui était situé du coté sud de la rue Marie Anne entre la rue Delaroche et la rue Christophe Colomb il y avait des élèves de mon école parmis les victimes et des filles de l'école du St Sacrement qui était situé sur la rue Mt.Royal près Berri.<br /> <br /> VICTOR SURPRENANT
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  • La Société d’histoire et de généalogie du Plateau Mont-Royal vous invite à découvrir quelques pages de la petite histoire du quartier. Photos et anecdotes racontent le quotidien du temps jadis. Animé par Gabriel Deschambault qui y vit depuis toujours.
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